Ghoul : quand vos péchés vous collent à la peau...

Quand j'ai vu l'affiche de Ghoul, que j'ai appris que c'est une mini-série horrifique signée Netflix et que je me suis souvenue que son titre est le nom d'un être démoniaque dans la mythologie arabe - oui je sais, je suis un puits sans fond de connaissance - j'ai bien vite compris que cette série avait au premier abord tous les arguments pour me plaire.. J'ai pas vu chanter des licornes à paillettes et danser des éléphants roses sur un arc-en-ciel, mais presque.

C'est donc le cœur en joie que j'ai cliqué sur play et binge-watché ce pur produit  importé d'Inde - c'est que je voyage moi, après les Etats-Unis, l'Allemagne, l'Espagne, l'Angleterre, la Norvège... Mine de rien, j'en vois du pays - ce qui m'a pris finalement peu de temps car c'était un peu comme mater un bon gros film, comptez en effet  un peu plus de deux heures.

#SYNOPSIS#

Tout se passe dans un centre de détention secret de terroristes. Une nouvelle interrogatrice intègre l'équipe déjà en place et découvre, entre deux petites séances de tortures plutôt salissantes, que certains des prisonniers qui s'y trouvent ne sont pas de ce monde...

M'alors, comprenez maintenant pourquoi mes yeux brillaient de bonheur ?

Cette mini-série se composent donc de trois épisodes. Le premier est une mise en place de l'ambiance, du climat de suspicion et de tension qui règne dans le pays. Car oui, c'est pas l'éclate, là-bas. Nous sommes dans un futur plus ou moins proche, où pour faire face à la montée du terrorisme national, l’État indien décide de prohiber et de brûler les livres qui seraient jugés inappropriés par le gouvernement. Il ne fait pas bon d'être un intellectuel et de se poser trop de questions sous peine de se voir taxer de terroriste et de finir ses jours dans une prison crasseuse. Ou pire.

C'est donc dans cette ambiance joyeuse que l'on découvre Nida Rahim - incarnée par Radhika Apte - et son père. Elle, c'est une jeune officier de l’armée entièrement dévouée au régime autoritaire en place, lui, c'est le professeur qui refuse de mettre de côté sa philosophie et ses cours plus "abstraits".

J'ai trouvé pour ma part cette mise en place un peu longue. Pour une mini-série du moins. Parce que ça prend quand même une bonne grosse partie du premier épisode. C'est qu'après les mecs, il ne nous reste plus beaucoup de temps pour les scènes de tortures alors vite, entrons dans le vif du sujet sans plus perdre de temps. Non, je plaisante parce qu'en plus, les scènes de tortures gratuites, j'aime pas spécialement ça. Mais il est vrai que j'avais hâte de rentrer dans le côté plus horrifique et dérangeant de la série.

Ne vous inquiétez pas, parce que quand on y rentre, on y est, mais quelque chose de bien.

Soyez les bienvenus dans un huis-clos anxiogène à souhait où les murs sont crades, les fenêtres bâchées et l'air ambiant irrespirable de moiteur. Claustrophobes s'abstenir ! J'irais pas passer mes vacances là-bas les enfants, j'vous l'dis. On n'a pas les odeurs mais on pourrait aisément sentir le sang et la transpiration, on est immergé, à travers des jeux d'ombres et de lumières particulièrement bien maitrisés et l'ambiance devient bien vite oppressante. C'est sale, c'est glauque, c'est malaisant - l'approche des scènes de tortures me file toujours un petit coup de stress, pas les yeux, pas les yeux !  et ça c'est de l'épouvante comme je l'adore.

Et si le rythme est plutôt lent à ce moment de la série - ce qui n'est en rien un défaut, au contraire - quand les choses dérapent avec le côté plus fantastique là, ça s'emballe et ça part bien vite en cacahuète pour les tortionnaires comme pour les prisonniers. Tout le monde est maintenant dans le même panier, à égalité face à l'entité qui hante ces lieux et nous voilà parti dans un sympathique jeu du chat et de la souris.

Qui sera le prochain à y passer m'ssieurs dames ?

Alors certes, là, le schéma de narration devient plus classique et on n'échappe pas à certains jumpscares malheureux mais l'originalité est plus dans le thème abordé : les ghouls et tout ce qui entoure cette mythologie arabe et perse. Avec tout ce folklore apparaissent des prises de consciences de la part des personnages et des questionnements plus profonds sur la culpabilité, l'embrigadement et l’extrémisme se posent - même si certaines choses auraient mérité d'être plus développées.
Ces personnages qui sont, soit dit en passant, tous plutôt bien interprétés. J'aurais aimé voir cette série dans sa version originale d'ailleurs, même si j'aurais pas bité un mot d'hindi, forcément - vive les sous-titres.

Alors voilà, vous l'avez compris, si comme moi vous aimez les séries horrifiques je vous la recommande vivement, d'autant plus qu'elle s'en sort plutôt pas mal et n'a rien à envier aux grandes productions américaines. N'en attendez juste pas une grande originalité mais profitez plutôt à fond de l'ambiance sombre, glauque et de belles images malgré la laideur des lieux. Trois épisodes, ça passent vite - c'est pour ça d'ailleurs que je n'ai pas fait comme d'habitude, à savoir publier un premier article sur le pilote puis un autre sur la série dans son ensemble - alors pas le temps de se prendre la tête !

A noter, chers lecteurs et lectrices, que par respect pour vous je vous ai épargné les jeux de mots foireux à faire avec le titre de cette série qui me sont passés par la tête lors de la rédaction de cet article..!